Amis du polar, bonsoir !
Dernier de mes engouements, Bastille Tango, de Jean-François Vilar (Actes Sud, collection Babel noir, réédition de 1998) appartient à la catégorie du néopolar, genre postsoixanthuitard qui mêle faits divers et critique sociale.
Paris, Bastille, de novembre 1984 à juin 1985 : la chronique de la démolition du quartier, vu à travers l'objectif de Victor, photographe et collectionneur des monuments ordinaires de ce lieu en voie de disparition. La Boca, boîte à tango de la rue de Lappe, rendez-vous des exilés argentins de Paris, amis de Victor.
Soudain apparaît sur les murs une affiche - un homme torturé sur un fauteuil de dentiste. Puis une rumeur circule : les escadrons de la mort seraient à Paris pour terroriser les témoins qui doivent participer au procès de la junte militaire qui se déroule en ce moment à Buenos Aires. Trois argentins disparaîssent : assassinat ou accident ? disparition volontaire ou enlèvement ? suicide maquillé ?
Plusieurs personnes sont suivies, menacées.
Dans cette atmosphère oppressante, le passé ressurgit et les traits de Buenos Aires se mêlent à ceux de Paris - fresques sur les murs, dessins sur des nappes de bistrot - ou à ceux de toute autre ville, où toutes les disparitions sont possibles...
Entre polar nostalgique et thriller, ce livre est un monument à la ville, lieu d'inspiration du polar, qui, ici, n'est pas seulement le théatre de l'intrigue, mais en est également un acteur à part entière.
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